Congrès Hlm de l’Union sociale pour l’habitat – H’Expo : La parole aux acteurs du bâtiment - Bureau d’études POUGET CONSULTANTS

Florent LOUSSOUARN
Responsable Pôle Rénovation Grand Ouest 
et Associé 

À l’occasion du 83e congrès HLM de l’Union sociale pour l’habitat (USH) – salon H’Expo, qui aura lieu à Nantes du 3 au 5 octobre 2023, Promotelec Services donne la parole aux acteurs du bâtiment de la région des Pays de la Loire. Découvrez l’interview de Florent LOUSSOUARN, Responsable Pôle Rénovation Grand Ouest et Associé chez POUGET CONSULTANTS.

Pouvez-vous nous présenter Pouget Consultants en quelques mots ? Sur quel territoire êtes-vous implanté ?

Pouget Consultants, c'est un bureau d'études thermique, carbone et fluides, qui a fêté ses 40 ans l'année dernière. Nous sommes environ 90 collaborateurs basés sur Paris, Nantes et Rennes.

Nous sommes organisés en deux pôles d'activité : construction et rénovation, et au sein de ces deux activités, on retrouve deux métiers différents qui sont le conseil et l'opérationnel. L’opérationnel, c'est-à-dire qu'on travaille avec des bailleurs, des promoteurs, des syndics de copropriétés, des architectes, pour faire sortir de terre des bâtiments neufs ou des rénovations, concrètement sur le terrain. Et puis le conseil, c'est plus en recherche et développement, en assistance à maîtrise d'ouvrage en termes de stratégie bas carbone par exemple, sur les parcs immobiliers. Donc, tout cela se nourrit mutuellement.

Vous êtes impliqué dans la rénovation des copropriétés, pouvez-vous nous dire pourquoi vous avez développé votre expertise dans ce domaine ?

Le choix de la rénovation par Pouget Consultants, c'était avant même la sortie de la première réglementation thermique dans l'existant en 2007. Si nous voulons réussir le défi de la transition énergétique, cela passera aussi et avant tout par le défi de la rénovation énergétique, au-delà de maîtriser l'impact des constructions neuves. Donc une adhésion forte de Pouget au sujet de la rénovation, et le marché de la copropriété, nous y sommes présents aussi, parce que la copropriété, c'est un parc de bâtiments qu'on ne pourra pas laisser de côté pour réussir le défi de la transition énergétique. Pour donner un point de repère, le nombre de logements en copropriété aujourd'hui en France, représente à peu près 2 fois plus de logements qu’en parc social. Cela montre bien l'importance de ce parc. Pour autant, ce secteur peine à vraiment se lancer massivement dans la rénovation énergétique. Il y a des exemples qui ont commencé à fleurir sur le territoire, mais nous sommes encore bien trop loin du nombre de rénovations à atteindre. C'est cela aussi qui nous anime dans notre choix de la rénovation et du secteur de la copropriété : être utile et donner du sens à notre investissement et à nos missions.

Quelles sont vos plus belles réussites ? Avez-vous déjà rencontré de gros points de blocage ?

Nous sommes assez contents d'avoir réussi à travailler ce sujet de la rénovation en copropriété, parce que le secteur de la copropriété nous a beaucoup bousculé et nous a obligé à sortir de notre zone de confort, de simple ingénieur carbone thermique. Il a fallu adapter notre discours au plus grand nombre et surtout élargir notre champ de conseil au-delà de la thermique puisque lorsqu’on est en copropriété encore plus que dans d'autres secteurs, la décision ne se fait pas tant sur la performance environnementale du projet, que sur la capacité à conseiller en termes de financement sur les travaux, être capable de faire comprendre de manière pédagogique l'intérêt global de partir vers une rénovation énergétique et pas juste d'atteindre un label ou d'atteindre des objectifs comme on peut l'avoir avec des maîtres d’ouvrage plus professionnels. Dès 2010, nous avons réussi à enclencher les premiers chantiers de rénovation énergétique globale en copropriétés. Nous avons fait partie des précurseurs sur ce dossier et cela nous tenait à cœur.

Concernant les points de blocage, ce qui est un frein plus qu'un point de blocage, ce sont les problématiques de financement des travaux que rencontrent nos maîtres d’ouvrage. Depuis le COVID et encore plus avec les aspects géopolitiques, les équations financières sur nos projets se tendent. Les maîtres d'ouvrage ont de plus en plus de mal à résoudre l'équation. Cela nous amène à sortir de nouveau de notre zone de confort et d’être de plus en plus force de conseil pour trouver des économies ou pour repousser dans le temps certaines actions qui ne pourront se faire à court terme pour des raisons financières.

Concernant BBC Effinergie Rénovation, y-a-t-il des points d’évolution que vous aimeriez nous partager ?

Sur le secteur de la rénovation, le label BBC Effinergie est en plein mouvement puisqu’on a eu en 2021 une première révision du dispositif qui a apporté des éléments assez engageants, en précisant davantage le niveau de qualité des travaux qui étaient attendus. Par exemple, l’effort s’est resserré sur le niveau d'étanchéité et la qualité des réseaux de ventilation pour aller chercher un objectif de qualité de l'air et de santé pour les occupants. Et puis, comme dans la construction neuve, le label Effinergie joue son rôle, en rénovation, de précurseur et permet de sensibiliser les professionnels aux nouveaux enjeux. En 2021, le label BBC ne demande plus uniquement d’atteindre des objectifs en termes de kWh et de performance énergétique, mais demande aussi de se poser la question du type d'énergie consommée en intégrant un seuil carbone à respecter.
D'ores et déjà, les concertations sont en cours pour le futur label qui sortira normalement en 2023. La grande mise à jour portera sur le changement de la méthode de calcul qui ne sera plus la règlementation thermique TH-C-E ex mais basée sur le nouveau DPE. Cela montre bien la tendance consistant à ce que le DPE devienne le nouveau baromètre de l'État sur le sujet de la rénovation énergétique, tant sur les labels que sur les dispositifs de subventions.

Vous travaillez régulièrement avec nos services pour des opérations de certification, quels sont les avantages de travailler avec Promotelec Services ?

Chez Promotelec, il y a une ingénierie qui est à disposition sur les dossiers, qui sert de fonction support pour analyser les dossiers, et qui permet de s'assurer du niveau de qualité d'analyse des documents qui sont envoyés et donc c'est plutôt rassurant pour un acteur qui doit assurer le niveau de qualité lié au label sur nos projets. Et puis en rénovation, il y a un proverbe qui dit : « il faut s'adapter aux bâtiments et pas l'inverse », c'est à dire qu'en rénovation, plus que dans le neuf, nous sommes souvent face à des situations où un dispositif national ne peut pas être forcément complètement appliqué ou comme c'était prévu sur un cas très particulier et, chez Promotelec, nous trouvons cette capacité de discussion et de souplesse dans l'adaptation du label à des situations existantes pas toujours évidentes à appliquer.

Le salon H’Expo, qui a lieu à Nantes cette année, est un évènement important pour les professionnels du bâtiment. Qu’attendez-vous de ce salon ? Quelles solutions venez-vous chercher sur H'Expo ?​

Ce que j'attends de ce salon, c'est de pouvoir dans un premier temps échanger avec les acteurs du bâtiment et du logement social. Cela fait du bien aussi de « lever la tête du guidon », et d'avoir un temps où on se pose pour échanger des informations, discuter avec différents acteurs. Dans ce salon, on pourra trouver aussi bien des maîtres d'ouvrage que des confrères, que des offreurs de solutions, c'est vraiment dans un premier temps cela qui m'intéresse, échanger avec le réseau de manière très diverse et resserrée autour du monde du logement social. Cela nous permet aussi de savoir si les visions de marché que l'on pressent sont recoupées ou pas par les différents acteurs que nous aurons l'occasion de rencontrer. Et le 2e sujet que je viens chercher, c'est aussi une capacité d'ouverture et de réflexion dans les ateliers et conférences qui portent sur des sujets du moment ou à venir et qui sont toujours l'occasion de s'ouvrir l'esprit et de venir chercher des visions différentes de ce qu'on pourrait avoir l'habitude de traiter sur nos dossiers.

Pour finaliser cet entretien, souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

Si j'avais un mot à retenir, c'est que malgré les difficultés apparentes auxquelles le monde du bâtiment doit faire face : la hausse du coût des matériaux, la tension au niveau de l'approvisionnement énergétique et la période d'incertitude qui s'ouvre, nous avons néanmoins de sérieux atouts pour réussir ce défi de la transition énergétique. Il ne faut surtout pas baisser les bras face à l’enjeu de la rénovation énergétique, en phase avec les défis de la transition, et face à des signaux qui peuvent être un peu déstabilisants à court terme. Le monde du bâtiment, avec nos profils complémentaires, y compris, Promotelec et les certificateurs, nous avons tous les moyens pour aller chercher les solutions innovantes pour réussir le défi de la transition énergétique tout en répondant à l'équation, notamment financière, que doivent résoudre les maîtres d'ouvrage