Congrès Hlm de l’Union sociale pour l’habitat – H’Expo : La parole aux acteurs du bâtiment - Agence d’architectes MERVANE

Hélène LAGUILLÉ
Présidente de MERVANE

À l’occasion du 83e congrès HLM de l’Union sociale pour l’habitat (USH) – salon H’Expo, qui aura lieu à Nantes du 3 au 5 octobre 2023, Promotelec Services donne la parole aux acteurs du bâtiment de la région des Pays de la Loire. Découvrez l’interview de Hélène LAGUILLÉ, présidente de MERVANE.

Pouvez-vous nous présenter Mervane en quelques mots ? Sur quel territoire êtes-vous implanté ?

MERVANE, c'est une agence d'architectes. Nous sommes 14 en tout au sein de l'agence, nous sommes implantés à Carquefou, en périphérie de Nantes et nous intervenons essentiellement sur Nantes et sa périphérie et un peu jusqu'à la côte atlantique.

Vous êtes spécialisés dans la rénovation des copropriétés, pouvez-vous nous dire pourquoi vous avez axé votre expertise dans ce domaine ?

Oui, nous avons effectivement axé notre expertise sur la rénovation. Le domaine de l'habitat collectif m'a toujours passionnée depuis l'école et durant toutes mes études. C'est un domaine dans lequel on rencontre toutes les catégories sociales, on est face à un bâtiment existant, que l’on doit réparer. Il faut lui redonner vie, lui permettre de revivre encore pendant plusieurs dizaines d'années. Ce sont des habitats complètement différents les uns des autres, des modes constructifs différents, des façons d'habiter différentes, et on doit à chaque fois s'adapter, regarder, observer, comprendre comment vivent ces bâtiments pour mieux les rénover et les réhabiliter. J'aime être au service de l'habitat et des habitants. C'est être capable dans un habitat existant, de le transformer, de l'améliorer, de bien comprendre son mode constructif. C'est ça qui est très intéressant : on doit le comprendre et le connaître, comprendre comment il a vécu. Et puis, face au défi actuel du climat, de la rénovation énergétique et de la maîtrise des dépenses énergétiques, rénover fait partie vraiment d'une éthique et d’'une façon de voir le bâti. Le métier d’architecte évolue, nous sommes des généralistes du bâtiment, et de par notre formation, nous devons être les chefs d’orchestre de la rénovation : « cela fait 50 ans qu'on construit, dorénavant nous avons 50 ans de rénovation devant nous ». C’est pleinement le rôle de l'architecte d’accompagner à la fois les habitants mais aussi toutes les entreprises, les acteurs qui vont travailler sur ce bâti. La vision globale du projet est importante afin de maitriser les impacts techniques et environnementaux de tous les intervenants au cours de cette réhabilitation.             

Quelles sont vos plus belles réussites ? Avez-vous déjà rencontré de gros points de blocage ?

90 % de notre activité est dans la rénovation sur l'habitat collectif privé. La plus belle réussite, à chaque fois, c'est quand on a terminé un projet et que l’on croise les occupants au pied de l'immeuble, ou lors de réunions, et qu’ils nous disent : « C'est super merci, qu'est-ce qu'on est bien chez nous maintenant ». Là on se dit qu’on a fait notre travail. Les habitants, à chaque fois, lors de rénovations BBC, sont très inquiets au début du projet parce qu'on les engage dans des travaux très importants, des sommes à financer très importantes pour chacun.  Mais pour autant, quand on nous dit « c'est réussi ! j'ai reçu ma première facture d'énergie à payer depuis la rénovation et j'ai bien 50 % de moins de consommation par rapport à l'année dernière », alors le pari est gagné !

Une rénovation énergétique est aussi esthétique, on redonne vie à un bâtiment à l'intérieur et à l'extérieur. On améliore le cadre de vie, et la réussite c’est aussi de permettre aux occupants de se sentir à nouveau bien chez eux et fiers de leur habitat.

Concernant les points de blocage, le financement de ces travaux reste le point le plus dur.

Nantes est une des régions les plus investies et les plus accompagnatrices financièrement auprès des copropriétaires, ce qui aide énormément à ce que les chantiers se réalisent.

Mais autant sur les études, on arrive généralement à sortir des projets dits BBC, autant parfois, on n'arrive pas à sortir le chantier parce qu'effectivement, c'est encore trop compliqué pour les propriétaires de financer de tels projets. Cela va en s’améliorant, l'État renforce son accompagnement financier avec MaPrimeRénov’, mais c’est encore souvent un sujet délicat.

Côté technique, il arrive que la configuration constructive du bâtiment ne nous permette pas d’atteindre les niveaux de performances exigés du BBC Rénovation. De ce fait, les subventions et les aides financières sont bien moindres, et les restes à charge pour les propriétaires sont trop élevés.

Concernant BBC Effinergie Rénovation, y-a-t-il des points d’évolution que vous aimeriez nous partager ?

Quand on a un bâtiment tout électrique (par exemple) et qu'on a une consommation minimum à atteindre et qu’on a des points de blocage techniques, c’est essayer de pouvoir rapidement se mettre autour de la table et de trouver ensemble des solutions d'ajustements par rapport à ces référentiels pour que l'on puisse quand même accompagner ces copropriétés, qui peuvent parfois représenter beaucoup de logements, et pouvoir leur trouver une solution intermédiaire. Un petit peu plus de souplesse parfois pour des dossiers très particuliers et pouvoir faire une rénovation énergétique adaptée.

Vous travaillez régulièrement avec nos services pour des opérations de certification, quels sont les avantages de travailler avec Promotelec Services ?

L'avantage premier que l'on voit, c'est la réactivité de Promotelec quand on travaille avec vos services et la simplicité de nos échanges. Le cahier des charges de Promotelec reste abordable, et les points qui sont demandés à atteindre sont cohérents avec un habitat collectif, des bâtiments occupés. Ce sont des points qui restent atteignables. Ils sont accessibles et compréhensibles par l'ensemble des propriétaires, par les occupants. La certification doit se faire avec des actions évidentes et censées.   Enfin, la réactivité de vos services et les échanges sont simples et fluides. 

Le salon H’Expo, qui a lieu à Nantes cette année, est un évènement important pour les professionnels du bâtiment. Qu’attendez-vous de ce salon ? Quelles solutions venez-vous chercher sur H'Expo ?​

C’est l’occasion de pouvoir se rencontrer dans des conditions différentes d'un projet ou d'une réunion de travail. C’est un moment d'échanges sur les pratiques que l'on a, sur les résultats obtenus. 

Nos réflexions communes doivent porter entre autres, sur la massification de tous ces chantiers que l’on doit mettre en place. La difficulté, ça va être effectivement la main d'œuvre et les entreprises disponibles. Parce qu'une fois que c'est sur le papier, c'est facile, mais encore faut-il pouvoir l’exécuter. Et puis, aussi, bien sûr, on aime venir sur ces salons pour rencontrer les industriels et les fabricants parce qu'ils sont toujours force de proposition pour nous apporter des solutions plus innovantes et efficaces, dans un souci de gain de temps, d'efficacité en chantier et d'esthétique.

Pour conclure cet entretien, souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

C’est un sujet passionnant et j'espère que cela puisse continuer à intéresser la majorité des professionnels et surtout aussi des architectes et des jeunes architectes qui sont en train d'être formés. Il faut massifier la formation en maitrise d’œuvre sur la rénovation, la réhabilitation, parce qu’il faut à la fois bien comprendre comment vit un bâtiment et connaître les techniques de chantier, pour pouvoir bien accompagner une rénovation.