
Congrès Hlm de l’Union sociale pour l’habitat – H’Expo : La parole aux acteurs du bâtiment – Bailleur social NANTES MÉTROPOLE HABITAT
- 29/09/23

Morgane HUON & Luc STEPHAN
Chargée d'opération & Directeur Innovation
À l’occasion du 83e congrès HLM de l’Union sociale pour l’habitat (USH) – salon H’Expo, qui aura lieu à Nantes du 3 au 5 octobre 2023, Promotelec Services donne la parole aux acteurs du bâtiment de la région des Pays de la Loire. Découvrez l’interview de Luc STEPHAN ((Directeur Innovation) et Morgane HUON (Chargée d’opération) de NANTES METROPOLE HABITAT
1/ Pouvez-vous nous présenter Nantes Métropole Habitat en quelques mots ?
LS : Nantes Métropole Habitat, c'est l'Office HLM de la métropole nantaise. C'est le plus important office de l'ouest de la France avec 25 000 logements, près de 50 000 locataires et 900 bâtiments. Nous sommes l’un des plus vieux offices HLM de France puisqu'on vient d'avoir 110 ans cette année. Notre parc a une moyenne d'âge de 45 ans avec beaucoup de constructions des années 70. Et la particularité de Nantes est que les quartiers d’habitat social sont localisés dans la commune centre pas en banlieue. 95 % de notre patrimoine se situe dans Nantes, nous logeons un Nantais sur 6.
2/ Vous êtes engagé dans une démarche de certification pour vos projets de construction ou de rénovation, pouvez-vous nous dire pourquoi c’est important ?
LS : Il y a deux aspects, d’abord le financement. Les certifications permettent de valider le niveau de performance énergétique. C’est indispensable surtout quand cela concerne des opérations de l'ANRU pour lesquelles le financement est lié à la performance atteinte. Cela certifie un gage de qualité des travaux. Et deuxièmement, la certification a aussi un effet important au niveau de l'image, cela permet d'avoir un tiers de confiance qui valide les travaux qui ont été faits.
MH : La certification nous permet de profiter d’un suivi sur l’étude thermique et de l’expertise avec vos techniciens pour avoir une deuxième vision sur les éléments fournis par nos bureaux d'études thermiques.
3/ Selon vous, quelles aides de l'État pourraient être mises en place pour faire repartir la construction ?
LS : Les ponctions de l’État sur les finances des organismes de logements sociaux effectués depuis 2019 nous privent de marge de manœuvre pour investir. Au-delà de cela, il y a 2 aspects importants, dans les zones tendues comme Nantes dans la métropole de Nantes, il y a la question foncière qui est fondamentale, inciter les propriétaires à vendre le foncier serait un vrai levier pour détendre le marché. Le second point concerne la solvabilisation de la demande privée car quand les promoteurs sont bloqués, nous le sommes aussi pour la moitié de notre production. Nous n’avons pas la capacité d’acquérir du foncier dans les zones tendues, c’est compliqué pour des organismes sociaux. On ne vend pas les logements, on les garde dans le parc pour proposer des loyers à prix bas pour nos locataires donc nous devons avoir en contrepartie une facilité pour acquérir du foncier à des prix abordables.
4/ Vous travaillez régulièrement avec nos services pour des opérations de certification, quels sont les avantages de travailler avec Promotelec Services ?
MH : Les avantages, ce sont le suivi et l’expertise de vos équipes. Nous disposons d’une plateforme dédiée par opération où l’on peut transmettre tous les documents, les études thermiques… Il y a un suivi, des relances automatiques qu’on reçoit directement sur notre boîte mail. Nous pouvons joindre notre interlocuteur commercial et des interlocuteurs techniques qui sont complètement au fait de nos problématiques opérationnelles.
5/ Quelles sont vos plus belles réussites ? Avez-vous déjà rencontré de gros points de blocage ?
LS : Nous avons une opération, Le Grand Carcouët qui a reçu le prix national Bas carbone en 2014, et le prix national Construction bois. C’est une opération qui est sortie il y a presque une dizaine d'années déjà. C'était une des premières vraiment intéressantes. Et nous avons le projet Symbiose aussi qui a été plusieurs fois primé pour l'originalité de la rénovation et le système thermique. Mais, par ailleurs, nous avons beaucoup d'opérations sur la rénovation qui restent notre travail quotidien et pour lesquelles nous devons passer à la vitesse supérieure en tant que bailleur qui doit remettre à niveau son parc.
Et des points de blocage, des freins ?
MH : Concernant le volet énergétique de nos opérations, sur lequel nous travaillons le plus avec Promotelec, il y a des obligations connexes que sont la mise en sécurité électrique avec l'obtention de Consuel pour chacun des logements ou bien le volet perméabilité à l'air. Nous ne remplaçons pas forcément les menuiseries et il n’y a pas forcément de travaux prévus sur l'électricité. Parfois, cela nous bloque parce que ce sont des ajouts au programme, qui ne sont pas prévus initialement. Nous devons composer avec ces exigences-là.
6/ Concernant la réglementation environnementale RE2020 et BBC Effinergie Rénovation, y-a-t-il des points d’évolution que vous aimeriez nous partager ?
MH : Concernant BBC Energie Rénovation, nous ressentons parfois des difficultés à voir les évolutions au sein même de cette certification. Au moment où on signe le contrat avec Promotelec, nous sommes assujettis au BCC Effinergie 2009 et entre-temps, le label évolue avec de nouvelles exigences. Nous ne sommes pas forcément au fait des exigences supplémentaires et nous aimerions avoir plus de retour sur ces évolutions, quels sont les impacts en termes de programmation de travaux que cela implique pour nous.
LS : Le problème c'est qu’entre le moment où on décide le projet et le moment où cela se termine, il peut y avoir 3 à 4 ans. Les critères de la certification peuvent évoluer : est-ce qu’on bloque les travaux dès le départ et on se base sur l’initial ou est-ce qu’au cours de l'opération, on rajoute des travaux ou des exigences et c'est cela, quelquefois qu’on ne maîtrise pas toujours et on se retrouve un peu dépourvus quand on nous dit, finalement il faut aller un peu plus loin. Il nous faudrait un peu plus d'anticipation.
7/ Le salon H’Expo, qui a lieu à Nantes cette année dans votre ville, est un évènement important pour les professionnels du bâtiment. Qu’attendez-vous de ce salon ? Quelles solutions venez-vous chercher sur H'Expo ?
LS : C'est intéressant d'aller voir les partenaires avec lesquels nous correspondons tous les jours, il y a sur ce salon un concentré de fournisseurs qu'on connait bien. D’autre part, ce sont aussi les échanges qu'on peut avoir dans les différentes tables rondes pour découvrir ce que font les autres bailleurs qui ont les mêmes problématiques que nous. Je note une évolution dans ces salons, il y a 10 ans, ce n’était pas les mêmes qui participaient à cet évènement. On voit bien que les questions environnementales, énergétiques, servicielles et informatiques ont pris le pas sur la construction, les matériaux.
Pour conclure cet entretien, souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
LS : Nous sommes tous dans des démarches de certification notamment sur le plan climat, le bas carbone. Nous sommes volontaires pour faire ce saut décisif pour l’avenir de notre activité et réduire nos émissions carbone. Mais nous sommes un peu perdus dans toutes les labellisations qui existent. Les officielles, les non officielles, c’est un peu comme dans le bio, il y a tellement de labellisations, on ne sait plus trop laquelle elle est la plus importante. Qu'est-ce qui est vraiment du domaine de l'essentiel et va nous faire progresser ? Nous aurions besoin d’une aide à la décision sur les labellisations à suivre. C'est un peu normal parce que c'est le début de ces sujets-là, peut-être que l’ADEME devrait mettre un peu d’ordre dans tout ça. Promotelec Effinergie, cela ne pose pas de problèmes car on sait ce que c'est.